Les monstroplantes
Dimanche 10 Mai
Aujourd'hui, c'est la fête des mères en Namibie! Alors bonne fête maman.
Le réveil est à 7h, pour un petit déj à 7h30 et un départ à 8h, nous sommes réglés comme du papier à musique! Bye Bye hôtel!
Le temps est toujours gris.
Nous partons vers le Sud Est, au plus profond du désert du Namib. Y'a rien, "pas un troquet, pas une mobylette, la zone"!
Notre premier arrêt photo (tels de bons japonais, on descend du bus, on mitraille et on remonte dans le bus!) s'effectue à la fameuse "vallée de lune". Et oui, à croire qu'il y a des vallées de la lune dans tous les pays!!
Celle de la Namibie est également très belle.
Nous roulons toujours sur une piste, mais finalement je dois m'habituer à me faire secouer. Nous sommes ici dans la zone où est exploité l'uranium.
Toni: "Vous voyez les petits placards sur le bord de la route? Ca veut dire qu'il ne faut pas aller sur ce chemin".
Alors euh, je vois aucun placard moi mais... ahhh! des "pancartes"! (voir ci-dessous 1ère photo)
Puis nous nous arrêtons un peu plus loin pour voir les fameuses plantes Welwitschia mirabilis (pas facile à prononcer!!). C'est comme qui dirait très "moche" comme plante... mais étonnant.
Ca ne ressemble à rien mais c'est un véritable casse-tête pour les botanistes. Welwitschia possède des caractères en commun avec des groupes aussi différents que les pommiers, les sapins, et même avec la fougère.
Ce "monstre", qui peut vivre 2000 ans avec une seule paire de feuilles, offre l'aspect d'un énorme tas de copeaux ne possédant que deux feuilles bien reconnaissables chez la jeune plante. Les feuilles insérées à la périphérie du plateau du tronc poussent régulièrement à partir de leur base, les bandes plus au moins foncées correspondent aux différentes périodes de croissance soumises aux fluctuations du climat.
L'espèce est dioïque: les plantes mâles et femelles sont différentes. Les mâles sont reconnaissables à leurs cônes couverts d'étamines, les cônes des pieds femelles ont un aspect très différent en forme de pommes de pin.
Des études ont montré que l'absorption de l'eau, qui se fait habituellement par les racines, a lieu à la surface des feuilles. On pense que la plante absorbe l'eau par le biais de structures particulières de ses feuilles recueillant l'humidité de la rosée qui apparaît dans le désert chaque nuit.
Il faut par ailleurs faire attention de ne pas trop s'en approcher pour ne pas écraser les racines qui peuvent aller jusqu'à un périmètre d'un mètre autour de la plante.
Il est aussi à noter que les joueurs de l'équipe de Namibie de rugby à XV sont surnommés les Welwitschias.
Fin de la leçon de botanique et de sport :)
Nous continuons notre route et nous éloignons de la brume côtière, il faut désormais beau et chaud.
Nous rencontrons quelques springboks. C'est marrant, maintenant plus personne ne se précipite aux fenêtres pour les photographier, comme quoi on devient vite blasé!
Nous faisons une autre halte au lieu dit "Tinkas" pour voir des sortes de rochers en gypse très friables dont l'érosion a sculpté de jolies formes.
Lonely rock et lonely tree.
Il y a aussi le fameux arbre à carquois, ou "Kokerboom" qui est un aloès indigène. Son nom Kokerboom (des mots akrikaans "koker" signifiant "carquois", et "boom" signifiant "arbre") vient du fait que ses branches et son écorce sont utilisées par les San pour faire des carquois (étui à flèches). Les feuilles, le tronc et les branches, de nature fibreuse, ont la particularité de retenir l'eau.
Cet arbre peut atteindre jusqu'à 9 mètres de hauteur. J'aime beaucoup, je veux le même sur mon balcon!
Attention ici, c'est 4x4 only (admirez le squelette...)
Nous rencontrons également plein d'oryx et d'autruches.
Nous entrons alors dans le canyon de Kuiseb. Je suis en train d'admirer le paysage en écoutant mon Ipod lorsque le bus ralentit. Je lève la tête et ne comprend pas bien, pensant qu'il y a quelque chose sur le route, mais en fait non... ça repart.
Puis il ralentit à nouveau... Apparemment, Toni a du mal à passer les vitesses. Pas de bol, nous entrons dans une partie sinueuse, et montante.
Il décide alors d'arrêter le bus pour qu'on puisse faire quelques photos.
"C'est beau... allez..."
Sauf que non, pas "allez" du tout, impossible de passer les vitesses et à fortiori de redémarrer. On est en panne au milieu de rien!! Youpi!
Bon, ça va, on a de quoi boire et il ne fait pas trop chaud. Et puis y'a le portable... Ah ben non, on est dans un "creux", y'a pas de réseau!! Comme c'est dommaaage!
Toni est alors obligé de monter en haut de la colline afin de pouvoir lancer son SOS (un peu plus et on devait faire des signaux de fumée!).
Après une petite demie heure d'attente, il revient nous voir pour nous dire que deux 4x4 du restaurant où on doit manger à midi vont venir nous chercher. Ils sont à environ 40 km de l'endroit où nous sommes, on devrait donc attendre environ 30 minutes... Sauf que c'est pas une route mais une piste et finalement après avoir vu passer quelques véhicules et espéré en vain que ce soient nos sauveurs, ils arriveront une heure après. Alors, le 4x4 avec un "toit", c'est pour les filles et celui sans toit pour les garçons! Nous voilà donc embarqués, bien serrés et nez au vent pour 40 km de piste poussiéreuse.
Toni reste avec le bus en attendant le dépanneur et un autre bus qui va venir chercher nos bagages et ensuite nous récupérer au restaurant pour nous emmener à Solitaire où nous devons dormir ce soir. Ca fait très Far West américain ça "Solitaire"!!
Allez, nous on va manger! Le pauvre Toni n'aura droit qu'à un sandwich à l'ombre de son bus. Nous voilà donc partis, le paysage est magnifique, le vent fouette mon brushing et... la poussière me fait un bon masque sur le visage!
En plus, le 4x4 des garçons nous double (je crois que je suis toujours dans le 4x4 balai en fait... ça vient de moi la malédiction!) histoire de se prendre encore une autre couche de poussière. C'est le deuxième effet l'Oréal, parce que je le vaux bien.
Oh le bus qui va aller chercher nos bagages! Salut les gars!
Nous passons mon tropique, séquence émotion.
Dommage, on n'a pas pu s'arrêter, j'ai fait la photo "à l'arrache" (oui, faut essayer que rien ne s'envole entre le bob, la veste, le sac et l'appareil photo, pas facile tout ça!)
Mais nous arrivons à notre palace du désert, le Rostock Ritz. Il est près de 15h...
Ce lodge a une architecture très originale, entre les soucoupes volantes et les igloos, au choix... La vue de là-haut est superbe, par contre on n'est pas embêté par les voisins!
Nous nous mettons enfin à table.
"Un peu d'oryx?"
"Oui, saignant s'il vous plait"!
Mmm les jolies bêbettes sur le mur!
Oh un suricate qui guette!
Finalement notre autre bus arrive, il est plus petit, je me retrouve à côté de C. celle qui voyage avec sa copine la rigolote. On discute, pff le nombre de voyages qu'elle a fait c'est impressionnant!
Nous avons une nouvelle fois droit au coucher de soleil en route (on est maudits sur les couchers, c'est confirmé), mais c'est quand même super beau comme ça au milieu de la savane.
Nous arrivons donc de nuit à Solitaire (dont on ne voit rien, mais de toutes façons y'a rien à voir, c'est solitaire! Ah! Ah!). Nous prenons possession de nos chambres dans le lodge autour d'une piscine.
Une petit douche histoire de m'enlever le masque facial et je charge mes photos sur l'ordi en attendant le dîner.
C'est un buffet, très simple mais très bon.
Toni est revenu et le bus est réparé, eureka! C'était bien un problème de boite de vitesse donc...
Je lui demande comment s'habiller demain...
"Ben, tu mets un slip, une jupe, des chaussures"
Euh, ok! LOL (plus tard, il me dira qu'en fait, c'était pas slip qu'il voulait dire! Ah! Ah! Et était re-re-confus).
J'en profite aussi pour goûter l'infusion Sud Africaine, le rooibos, qui est censée endormir... très bon...
Ouais, enfin sauf qu'à 21h, j'ai pas trop sommeil malgré ça, mais faut quand même que j'essaie de dormir parce que demain, c'est le lever le plus tôt du voyage... Quelle heure déjà?